Trois histoires parallèles ayant toutes pour point de départ l’arrivée d’une touriste chinoise dans un village malaisien, telle est la forme choisie par la jeune réalisatrice pour décliner le thème de la découverte sous toutes ses formes. Trois réalités alternatives qui seront conditionnées par les rencontres que la jeune Brooke fera au cours de son voyage. Certaines seront plus heureuses que d’autres mais toutes feront de la jeune femme ce qu’elle est.
Mais justement, qui est Brooke ? Tour à tour une simple touriste un peu naïve, une anthropologue, et une jeune veuve elle va se dévoiler entièrement à travers ces trois personnalités. Une crevaison de pneu de vélo est ici l’élément déclencheur anodin qui va mener Brooke vers les différentes facettes d’elle-même et des personnages qui croisent sa route. Naïve, attachante mais vulnérable, Brooke effectue à travers ces trois narrations le nécessaire apprentissage de ses échecs et d’autrui pour grandir.
La mise en scène joue abondamment sur une forme de fausse candeur et présente l’environnement dans lequel évolue Brooke comme lumineux et presque semblable à un rêve. L’onirisme de la mise en scène est souligné par la narration, Brooke partant lors du troisième acte à la recherche d’un ruisseau magique, accompagnée d’un touriste français incarné par Pascal Greggory, notamment connu pour ses rôles chez Rohmer.
Oscillant constamment entre légèreté et réflexions plus sérieuses, Trois aventures de Brooke est un film démontrant une grande aisance dans le changement de ton de la part de sa réalisatrice qui ne signe pourtant ici que son premier long métrage.
Merci aux Acacias de permettre à ce film de bénéficier d’une sortie en salles !